Paris, capitale.

[Alma Bozetti]

Alma aperçut enfin les deux personnes qu'elle cherchait. Elle se dirigea vers eux de son habituelle démarche presque aérienne.
-Ah, vous voilà enfin! s'eclama-t-elle à leur adresse avec son habituel sourire lumineux, se plantant devant ses deux compagnons.
Elle était vêtue d'un pantalon marron, d'une veste assortie, lagèrement cintrée à la taille, et était chaussée de simples bottes.
La Tour Eiffel les surplombait tous trois, de toute sa hauteur, s'élevant avec pour fond un magnifique ciel d'un bleu limpide.

[Carmen Cartel]

Carmen leva le nez vers la Tour Eiffel, immense montage de métal gris, devant le champ de Mars où elle aperçut deux cavaliers de la garde montée flâner sur leurs fringuants chevaux à la robe baie. Elle s'appuya contre l'épaule de Tyki, adossé à la pierre d'un des quatre pieds de la tour de Paris et resserra son écharpe beige autour de son cou. Elle portait une tunique de laine écrue à manches longues, une ceinture de cuir bouclée autour de la taille pour donner forme au vêtement qui tombait sur un pantalon brun rentré dans des bottes en daim.
Les deux Noé se fondaient parmi les humains très facilement, même s'il était difficile de ne pas remarquer la certaine beautée de ces deux individus à la peau mate au milieu de tous ces teints cadavériques, la seconde chose qui attirait l'oeil était la tenue de Carmen : porter le pantalon chez une femme était d'une inconvenance ! La beautée ne pardonnait pas tout.

-Ah, vous voilà enfin ! fit une voix. Le visage de Carmen s'illumina d'un sourire éclatant qui dévoila ses dents blanches et ses yeux vert se mirent à pétiller lorsqu'elle vit Alma accourir vers eux.

- Comment ? Mais on t'attendait, je te signale ! s'exclama la brésilienne en riant, se campant devant la jeune fille, les mains sur les hanches.

[Tyki Mikk]

-Il y avait longtemps, Alma! s'exclama Tyki.

Le jeune homme ôta poliment le chapeau haut de forme d'un noir soyeux qui trônait sur sa tête, sa chevelure noire et frisée reflétant les quelques rayons de soleil. Il s'avança tranquillement, ses yeux jaunes parcourant brièvement les deux femmes. Pinçant sa canne sous son bras droit, le noé sourit à Carmen, lui proposa son bras.
Les pans de son manteau, du même noir que son chapeau et son costume, voletaient paresseusement sous l'effet du vent, doux mais néanmoins présent.

-Charmant endroit, n'est-ce pas? Mais j'en connais un plus charmant encore, mesdemoiselles, et ce serait un plaisir de vous y convier.

Les iris dorés de Tyki brillèrent tandis qu'il plongeait son regard dans celui de Carmen, tendait son bras gauche, canne à présent en main, pour indiquer la direction du Trocadéro.

[Alma Bozetti]

- Carmen, je disais ça parce que j'ai passé une demi-heure à vous chercher. Et la faute à quoi? Je ne suis jamais venue ici et personne n'a eu la merveilleuse idée de me donner un plan ou quoi que ce soit d'autre. Enfin bref. Cela fait assez longtemps, en effet, concéda Alma. Je suis vraiment heureuse de vous revoir, tous les deux.

L'italienne se courba légèrement devant les deux Noés, puis regarda dans la direction que désignait Tyki.

- Je serais ravie de faire une petite balade en votre compagnie. Qu'en dis-tu, Carmen?

Un bref coup de vent, plus "agressif" que la brise jusque là présente, fit voleter quelques mèches blond vénitien devant ses yeux, qu'elle remit en place d'un geste presque machinal, un sourire angélique flottant sur ses lèvres, tandis qu'un timide rayon de soleil ravivait les reflets noirs de ses iris fauve et jouait sur sa peau parfaite à la couleur de porcelaine.

[Carmen Cartel]

- Carmen, je disais ça parce que j'ai passé une demi-heure à vous chercher. Et la faute à quoi? Je ne suis jamais venue ici et personne n'a eu la merveilleuse idée de me donner un plan ou quoi que ce soit d'autre. Enfin bref. Cela fait assez longtemps, en effet.

- C'est pas grave, je suis très heureuse de te revoir, Alma, sourit Carmen en replaçant une longue mèche bouclée voletant en travers de son visage caramel. En parfait gentleman, Tyki proposa alors à ces dames de leurs faire visiter les endroits les plus charismatiques de la capitale française.

- Je serais ravie de faire une petite balade en votre compagnie. Qu'en dis-tu, Carmen ?

- Ca me va, lança-t-elle, ravie. Acceptant le bras tendu de Tyki, Carmen crocheta son bras à celui du Noé, sans plus de manières, avant de tendre son autre bras pour inviter Alma à les suivre.

[Tyki Mikk]

Laissant à Alma le temps de s'accrocher à celui de Carmen, Tyki les mena au-dessus de la Seine, prit le temps d'admirer les reflets verdoyants de l'eau, troublée par le passage des bateaux mouches. Un reflet métallique sur l'un des bateaux perça à jour son front, éclairant un court instant l'une des croix noires qui l'ornaient, stigmates invisibles derrière des mèches de cheveux noires et soignées qu'il avait négligé d'attacher.
Un sourire moqueur s'étira sur ses lèvres charnues.

-Les créations des français sont parfois d'un goût très douteux... Je ne supporterais pas la vue de ces horreurs de métal et de verre si je n'avais à mon bras une compagnie aussi exquise.

L'œil du noé regarda paresseusement au loin, son sourire reprenant les aspects de la plus charmante humeur. Un gamin surgit soudain. Il parcourut la moitié du pont en se faufilant parmi les passants, tel quelqu'un qui serait pressé par une urgence. Le gosse fixa le petit groupe, fonça vers Tyki, béret sur la tête, visiblement décidé à le percuter... Probablement un de ces petits laissés pour compte en pleine ville, adeptes du pickpocket. Le jeune homme prit un air surpris, murmura un "Excusez-moi" à l'adresse des jeunes femmes. Se serrant contre Carmen, il tendit sa canne, laissa le marmot le frôler... avant de le voir s'étaler de tout son long.

-Oh oh.... quelle maladresse! Ne peux tu pas faire attention?

Tyki arborait un air entre le mépris et la moquerie, expression renforcée par l'ombre de son chapeau. N'importe quel imbécile assez éclairé aurait pu lire en l'instant dans les yeux du jeune homme les mots "Petit merdeux..." Sa part de gentleman voulait qu'il ne se formalise pas quant au gamin... mais sa part de noé se serait bien amusée à en faire une couveuse pour Tease... Bon allez, ça irait pour cette fois.

-Tsss! Les jeunes...

[Les Jasdavid]

La capitale française, considérée comme une merveille par beaucoup. La Tour Eiffel se dressait fièrement comme le plus grand symbole de cette ville où de toute évidence allaient se tramer des choses pas très claires pour le commun des mortels.

Les loufoques Jasdavid déambulaient à la recherche de personnes visiblement, la population les prenant pour des comiques de rue au vu de leur tenue vestimentaire.

- Tsssk, ce bellâtre aurait pu nous attendre... Persifla David.
- Sûrement en train de flâner avec les deux donzelles. Ajouta Jasdero qui se lissa une mèche de cheveux dorés.

Ils longeaient le fleuve parisien parsemé de bateaux-mouches, excédés, fatigués, lassés... Mais merde Tyki où t'es passé rugissaient-ils intérieurement avant d'apercevoir un petit groupe insolite sur un trottoir pavé qui leur faisait face. Un sourire sans joie s'étira sur leurs lèvres. Un beau gosse à chapeau, accompagné par deux charmantes demoiselles, mais cette petite troupe était tout sauf ordinaire.

- Ahem, toussota le blond, ça t'aurait trop dérangé de nous attendre également Tyki dis-moi... ?
- Tu as une idée du temps qu'on a passé à cavaler pour vous chercher ? Renchérit David qui s'indigna violemment lorsque le gamin qui avait tenté de racketter Tyki en voulait à son compte à présent.

Le brun envoya au sol l'enfant d'un violent coup de pied.

- Dégage le mioche !

Spoiler:

[Alma Bozetti]

- Les Jasdavid! s'exclama Alma, un immense sourire illuminant soudain son visage angélique.

Elle s'avança vers eux et prit brièvement Jasdero dans ses bras, pour le saluer, puis David, dont elle eut à vrai dire plus de réticence à se détacher.
Se reculant d'un pas, une main dans les cheveux pour tenter de dissimuler la légère gêne qu'elle avait elle-même provoqué par son geste irréfléchi, l'italienne s'adressa aux deux Noés.

- J'ai bien l'impression qu'il nous est arrivé la même chose. Personne n'avait pensé à me dire comment les rejoindre, j'ai passé un temps fou à les chercher pour finalement les dénicher au pied la Tour Eiffel. Ah, je vous jure, c'est la dernière fois qu'on me fait un coup comme celui-là! dit la blondinette en levant les yeux au ciel. Mais au fait, pourquoi êtes-vous ici? Je n'avais pas été prévenue que vous viendriez, continua-t-elle plus sérieusement.

Elle étouffa un petit rire.

- Ce n'est certes pas pour me déplaire de... d'avoir deux compagnons supplémentaires pour composer notre petit groupe, termina la jeune Noé.

"Un peu plus et je faisais une énorme gaffe. Heureusement que je me suis reprise à temps. J'y aurais laissé des plumes..." songea Alma en laissant échapper un imperceptible soupir de soulagement.

[Carmen Cartel]

Tyki mena les deux jeunes femmes vers la Seine, là ils s'arrêtèrent un instant pour regarder les bateaux-mouches voguer paresseusement à la surface de l'eau verte. Carmen écouta d'une oreille distraite leur guide faire un commentaire sur les français et leurs créations douteuses dites modernes puis raffermit sa prise sur le bras d'Alma.
Un môme coiffé d'un bêret sale et rapiécé fondit alors vers le trio, Tyki tendit sournoisement sa canne et le gamin s'étala sur le pavé en passant près de lui. Carmen haussa les sourcils avant de lancer à mi-voix avec un léger sourire à l'adresse du Noé :

- Sadique, va !

- Les Jasdavid !

Le cri d'Alma fit relever la tête à la brune qui aperçut les deux jumeaux déjantés qui avançaient vers eux, complètant le tableau insolite de leur petite troupe.

- Ahem, toussota le blond, ça t'aurait trop dérangé de nous attendre également Tyki dis-moi... ?

- Tu as une idée du temps qu'on a passé à cavaler pour vous chercher ? ajouta David. Alma prit la parole et se plaignit d'avoir également passé du temps à chercher Tyki et Carmen, et un sourire embarrassé se peignit sur le visage de la jeune femme.

- Ce n'est certes pas pour me déplaire de... d'avoir deux compagnons supplémentaires pour composer notre petit groupe, termina finalement Alma. Carmen fronça imperceptiblement les sourcils lorsque son amie se reprit au milieu de sa phrase et l'ombre d'un sourire joua sur ses lèvres l'espace d'un instant.

- Alors, venez vous promenez avec nous, les invita Carmen avec bonne humeur.

[Tyki Mikk]

Tyki leva les yeux au ciel, réprimant un rire face au gêne dont Alma faisait montre. Il souffla, lança un regard de biais aux Jasdavid, avec l'insolence si caractéristique du personnage.

-Ce n'est pas pour être désagréable mais... avec le temps que Jasdero vient passer dans les salons parisiens pour entretenir sa chevelure, je pensais qu'à force il pourrait vous servir de guides. Je me suis visiblement trompé.

Les sourcils légèrement levés, le jeune homme leur adressa un sourire empli d'amour... trop beau pour être vrai. Reportant son attention sur Carmen, il lui murmura :

-En parlant de salons... après notre escapade, un petit thé te conviendrait-il?

Les noés avaient atteint l'autre rive à présent, s'engageaient en plein carrefour sans se soucier outre-mesure des calèches et autres voitures qui les évitaient. Des chevaux hennirent, des conducteurs jurèrent... mais aucun étrangement ne prit le risque de renverser ces gens, ni même de les frôler.
Tyki leva à plusieurs reprises son chapeau, avec la même insolence flegmatique dont il avait gratifié les Jasdavid précédemment.

[Les Jasdavid]

À la remarque de Tyki Jasdero sembla piqué au vif, il riait jaune.

- Je te déconseille de moquer de moi le pingouin endimanché hu ! Lui déclara-t-il.

David lui pointait ses deux armes avec un air dément vers un groupe de trois gugusses.

- Baaaang ! Fit-il sans réellement leur tirer dessus, ce qui suffit tout de même à les faire détaler tels des lapins.

Le brun rit aux éclats Tout cela n'était pas tellement du goût de tout le monde, mieux valait ne pas susciter d'émeute. Du moins pas tout de suite...
Il plaça son regard sur Alma, ne comprenant pas vraiment sa gêne, pfff les femmes, mêmes Noés, sont bien énigmatiques et déconcertantes.
Des enfants accompagnés de leurs parents regardaient la petite troupe avec une curiosité des plus insistantes.

- C'est Carnaval ?
- Mais non idiot, tu ne vois pas qu'ils travaillent au cirque de la rue plus loin ?
- Je savais pas qu'les travestis et les pingouins avaient leur numéro dans un cirque moi.
- Pour sûr ! Ils font sûrement de la publicité en défilant ici.

[Alma Bozetti]

Sentant un regard posé sur elle, Alma se retourna légèrement. Voyant que c'était David, elle lui adressa un large sourire... qui disparut dès qu'elle entendit les paroles du groupe d'humains.

Une veine se mit à battre sur la tempe gauche de l'italienne, qui se contenta pourtant de lancer un simple regard qui leur donna l'impression -plus que justifiée- d'être des rats chétifs devant de dangereux félins affamés. D'écoeurants rats, même... songea la jeune Noé avec une moue dégoûtée.

Avec une attitude quasi-princière, elle se détourna de la bande d'idiots et vint se placer entre les deux jumeaux, leur prenant chacun un bras, avec un air joyeux et presque enfantin.

Quand je pense que j'ai toléré des insultes envers nous... Je n'en reviens pas de devoir ignorer des atteintes à notre honneur!

- Grave ces visages et ces paroles dans ta mémoire, murmura la blondinette d'une voix pareille au discret souffle du vent, pour elle-même, un sourire carnassier flottant sur ses lèvres et une flamme sinistre dansant dans ses prunelles fauve.

Une fraction de seconde plus tard, elle arborait de nouveau un air mutin, et c'est d'un ton léger qu'elle questionna ses quatre compagnons.

- Dites, où allons-nous exactement? Parce que c'est bien beau de marcher, hein, mais je sais même pas à quoi m'attendre là.

[Carmen Cartel]

Tout comme son amie Alma, Carmen plissa le nez lorsqu'un groupe d'humains les gratifia de leurs remarques, elle vit rouge un instant, et si l'on avait fait très attention, on aurait pu voir le vert absinthe de ses yeux tourner doucement à l'or fondu... avant de reprendre leur teinte naturelle aussitôt.

Ah, ces humains, tellement engoncés dans leurs manteaux de fourrure qu'ils dégageaient un véritable cocktail nauséabond d'odeurs de sueur sous les couches de vêtements trop chauds, de coûteux parfums trop concentrés, et de relents musqués de cuir.
Carmen se frotta l'aile du nez de l'index puis fusilla le groupe d'humains d'un oeil mauvais alors qu'ils semblaient néanmoins les reluquer sans vergogne, Alma et elle, dans leurs pantalons qui donnaient un aperçu de leurs formes.

La sous-espèce dégerpit à reculons et manqua de se faire renverser par un fiacre, désintéressée, la jeune femme se raccrocha à Tyki, posa sa mâchoire sur son épaule et lui glissa discrètement :

- La visite de Paris peut attendre ; il ne faut pas oublier ce pourquoi ont est là. Allons-y.

Carmen avisa du coin de l'oeil Alma prenant le bras des jumeaux, prête à repartir.

- Quant à la tasse de thé que tu m'as proposé, ce sera avec grand plaisir, ajouta-t-elle malicieusement.

[Tyki Mikk]

L'humeur de Tyki, devenue l'espace d'un instant versatile à cause des péquenots couverts de fourrure et de leur morveux au teint maladif et à l'air débile qui venaient de s'exprimer avec tant de grossièreté, redevint agréable lorsqu'il sentit la peau douce et délicate au parfum doucement sucré de Carmen.
Amenant son chapeau un peu plus sur son front, le jeune homme acquiesça du regard, répondit avec une pointe d'amusement :

-Fort bien... mettons nous donc en route. Quant au café... compte sur moi pour ne pas l'oublier.

Le noé ajouta à l'adresse d'Alma :

-Un peu de patience, très chère... tu découvriras bien assez tôt ce qui nous a tous rassemblé en ces lieux. Les jaseuses vides, cessez d'importuner ce pauvre vieillard je vous prie. Il est déjà assez laid avec ses plis qui pendent partout pour que vous lui dessiniez au feutre sur le visage!

Un sourire moqueur tordit les lèvres de Tyki, tandis qu'il se retenait de rire. Jasdero et David s'étaient acharnés à coups de marqueurs indélébiles sur un vieil homme assis non loin, somnolant sur son banc. Et franchement... c'était pas beau à voir. Tyki haussa les épaules, l'air affligé.

-Bon.

Levant sa main libre, Tyki claqua des doigts vers le ciel, laissant un petit papillon aux motifs sombres et aux reflets magnifiques s'envoler. Décidément, le noé adorait les Tease...et il adorerait particulièrement celui ci lorsque le papillon aurait retrouvé la trace de ces bouts de chair rose insolents et puants qui s'étaient moqués du petit groupe un peu plus tôt. Alors le Tease laisserait probablement le gamin jouer avec lui, s'éclipserait à plusieurs reprises, comme une fée qui veillerait sur l'enfant. Et une fois la nuit venue... il se ferait une joie de lui dévorer les entrailles, de le vider de sa moelle et de son sang, de n'en laisser qu'un petit tas d'os frais et rougis. "C'est qu'ils ont un estomac capricieux, ces ptits bestiaux! Ils n'aiment pas le calcium et le cartilage." Dissimulant ses pensées sadiques à l'ombre de son haut de forme, Tyki se contenta d'accentuer son sourire avant de reprendre une mine normale.
Le petit groupe se remit en route avec un peu plus de rythme cette fois, laissant défiler sous leurs pas plusieurs rues. Ils arrivaient à présent place de l'Opéra, s'interrompirent au pied des marches du monument.

[Les Jasdavid]

Place de l'Opéra. David ne bronchait pas (Curieusement d'ailleurs) alors qu'Alma leur tenait un bras à son frère et lui.

Jasdero souffla puis s'assit sur l'une des marches, se remettant les cheveux en place (et oui le vent ça décoiffe mes p'tits enfants) il demanda :

- Hm, ça serait trop vous demander que de nous dire ce que nous sommes venus faire ici ? Parce que bon c'est pas que nous n'aimons pas cette ville mais plutôt que le Comte nous a envoyés à votre suite sans nous en informer pourquoi...

David l'approuva par un vigoureux mouvement de tête, lui-même adressait par ses yeux ce qui s'apparentait à un violent jet de flammes furieuses en direction de Tyki. Il n'avait pas apprécié le " jaseuses vides ", cela lui restait encore en travers de la gorge.

- Très franchement Carmen, je ne vois pas ce que tu trouves à P'Tykiki, même Jasdero est nettement plus potable que ce zoophile des papillons... Lança-t-il, narquois, toujours au bras d'Alma (Comme s'il s'y était habitué).

- Hey ! Protesta le blond proprement outré par les propos de David à son encontre.

[Alma Bozetti]

Alma laissa échapper un rire, bref et cristallin, puis parvint à reprendre un peu de sérieux. Elle fixa un instant Tyki, les yeux pétillants de malice, puis se tourna vers Jasdero.

- Ne te sens pas trop visé, Jasdero, au contraire, ton frère t'as gratifié d'un compliment, souffla la jeune Noé.
Je t'accorde que ce n'est pas tellement censé en être un, à vrai dire, songea-t-elle, un des coins de sa bouche se relevant en un discret sourire.
(Eh oui, ça peut lui arriver de dire des choses à peu près gentilles...)

L'italienne s'abstint de commentaires supplémentaires, préférant attendre la réaction du Noé du plaisir. Toutefois, elle observa ce qui l'entourait d'un air curieux, tout en enroulant distraitement autour de son index une mèche de ses cheveux, ne pensant même plus (... presque plus ...) à son bras accroché à celui de David.

[Carmen Cartel]

La petite troupe arriva Place de l'Opéra, Carmen plaqua sa main brune sur ses cheveux noirs sur son oreille droite en levant le nez vers le splendide bâtiment avec un émerveillement visible dans ses yeux. Jasdero, lui, dégagea son bras de celui d'Alma pour aller s'asseoir sur les marches de l'Opéra et remettre de l'ordre dans ses beaux cheveux d'or. Il se plaignit de rester dans l'gnorance, et son frère l'appuya avec verve avant de s'adresser à la brésilienne :

- Très franchement Carmen, je ne vois pas ce que tu trouves à P'Tykiki, même Jasdero est nettement plus potable que ce zoophile des papillons... lança David avec narquoiserie. La jeune femme ouvrit des yeux larges comme des soucoupes, ses joues rosirent alors qu'elle combattait le fou rire avant d'éclater.

- Zoophile des papillons ? s'exclama-t-elle en riant à gorge déployée, elle se tenait les côtes d'un bras, la larme à l'oeil. Plusieurs parisiens arrêtèrent leur balade et la fixèrent avec effarement, jeune femme brune à la chevelure noire et bouclée hurlant de rire en criant "Zoophile des papillons", certains passants proches s'écartèrent prudemment.

- Allez, on y va ! éluda-t-elle finalement, toujours entre deux rires en tirant sur le bras de Tyki jusqu'aux marches où elle le lâcha enfin pour saisir les mains de Jasdero entre les siennes. Elle le releva en faisant contre-poids de son côté, un sourire béat toujours accroché au lèvres.

[Tyki Mikk]

Une petite veine palpita vaguement au front de Tyki, tandis que ses joues s'empourpraient face au rire de Carmen. Ses iris brillèrent comme deux loupiotes dans la pénombre lorsqu'il déclara :

-Je me demande s'il vaut mieux être un pseudo zoophile des papillons ou un vrai travelo tout "mignon"... Hein Jasdero?

Tyki avait profité du fait que la brésilienne ait délaissé son bras pour accompagner le "mignon" d'un signe de ses deux doigts. Il pencha la tête sur le côté d'un air charmant avant de saisir le bord de son chapeau de ces deux mêmes doigts -en l'occurrence un index et un majeur habillés du blanc satiné de ses gants- lorsque les deux joyeux loufoques se redressèrent :

-David, surveille un peu ta copine... sa perruque est de travers. Sur ce...

Le noé désigna de sa canne un petit café parisien au décor classieux, de toute évidence un salon fréquenté par du beau monde. Apposant un index sur ses lèvres à l'attention des Jasdavid, révoltés, il poursuivit :

-La suite de la visite se passe là-bas.

Le jeune homme entreprit d'amorcer la marche, bientôt suivi par le groupe. Ils traversèrent sans encombres la place, poussèrent la porte boisée du café.

[Les Jasdavid]

- Je n'avais pas l'intention de te faire rire Carmen... Soupira David excédé avant que celle-ci ne relève Jasdero.

Sur ce la troupe reprit un bout de chemin, ils atteignirent un lieu que Tyki avait désigné avec sa canne.

Ils pénétrèrent à l'intérieur du café. Immédiatement de délicieuses odeurs parvinrent jusqu'à leurs narines. Cafés, chocolats, chocolats, chocolats...

(Non, vous devez vous tromper l'auteur de ce post n'est pas une fan de chocolat ... Comment ça je ne suis pas crédible xD ?).

Sans demander leur reste, les Jasdavid s'assirent nonchalament sur des fauteuils en posant leurs pieds sur la table autour de laquelle étaient disposés lesdits fauteuils. Les badauds assis ça et là dans le café les regardaient avec des regards scandalisés et méprisants, pour autant, aucun n'osait aller leur demander de mieux se tenir...

- Tyki... Je ne t'ai pas répondu tout à l'heure mais sache que le " travelo " trouvera le moyen de rabattre ton p'tit bec de bellâtre hu ! Déclara Jasdero d'un ton neutre en se curant les ongles.

- Laisse tomber, le chouchou du Comte préfère préserver sa petite image... Souffla David qui avait quitté le bras d'Alma.

Brusquement, il se mit à pester contre ces serveurs qui selon lui mettent trop de temps à faire leur travail.

- Ca bouge pas des masses ici dites-moi ! Prononça-t-il bien fort.

[Alma Bozetti]

Alma, installée entre David et Carmen, rêvassait en humant l'air.

- Ca sent bon le chocolat, souffla-t-elle avec un sourire béat. Hé mais dîtes... ça à quoi à voir avec notre mission, de venir ici? Pas que ça me dérange mais...

Un gamin qui la regardait en lui tirant la langue eut droit à un regard tellement noir qu'il se recroquevilla sur sa chaise.

- Ah... Je déteste ces lieux remplis de mioches humains, pesta l'italienne, tout bas, en faisant craquer ses doigts l'un après l'autre.

La Noé n'avait qu'une envie : s'échauffer un peu la voix...
Mais ni Tyki ni Carmen ne seraient d'accord, car celà briserait leur couverture d'humains venus prendre un thé ou un café entre amis, et au vu des nombreux coups d"oeil que se lançaient ces deux-là, ils n'étaient certainement pas enclins au combat à ce moment.

Tyki, Tyki, Tyki... Il n'a vraiment que ça à faire : séduire les femmes? Oh, remarque, c'est déjà bien que ce soit Carmen, au moins c'est une Noé, pas une de ces sales exorcistes, songea la jeune fille.

Tout aussi impatiente que semblait l'être David, elle se mit à pianoter du bout des doigts sur le rebord de la table.

- Qu'est-ce qu'ils peuvent être lents, franchement, gronda la blondinette en traçant un sillon sur le bois avec un de ses ongles.

[Carmen Cartel]

La bande prit place dans un des salons à la devanture brillante et clinquante ceinturant le hall de l'Opéra. Des effluves de café et de chocolat flottaient agréablement dans l'air, attirant les gourmands, les affamés et les badauds en haillons, rôdant comme des ombres derrière les colonnes soutenant la voûte du hall.
A peine entrés dans le salon, les jumeaux prirent leurs aises, sans gêne, les pieds sur la table et Carmen les aurait imitié bien volontiers s'ils n'attiraient pas suffisamment l'attention, à la place, elle se laissa choir entre Alma et Jasdero.
A peine installés, c'est d'un même ton de gamins impatients que David et Alma se plaignirent de la lenteur du serveur, déjà bien débordé. Carmen leva les yeux au ciel devant l'impatience de ses amis : ils étaient faits pour s'entendre les deux-là.

Enfin, le serveur ramena sa fraise.

- Soyez les bienvenus, puis-je prendre vos commandes ? demanda-t-il d'une voix légèrement essouflée par les vas-et-viens. Carmen l'observa de haut en bas avec indifférence avant de jeter un très bref coup d'oeil à la carte.

- Sablés et café au lait -elle hésita un instant puis lâcha la formule avec raideur, assez récalcitrante à se montrer polie avec un humain aussi peu digne d'intérêt, comme la plupart- S'il vous plaît.

En espérant elle-même que le serveur serait plus rapide à apporter les commandes qu'à les prendre, la jeune femme brune se pencha et poussa doucement les bottes boueuses de Jasdero de l'espace sensé accueillir ses sablés, attendant la suite avec un estomac grondant.

[Tyki Mikk]

Sans mot ajouter, Tyki apposa une main délicate mais lourde comme un étau sur l'épaule du serveur qui attendait les commandes, son sourire habituel laissant place à un masque de marbre.

-La qualité des services s'est nettement dégradée depuis ma dernière visite... Êtes-vous nouveau ou êtes vous incompétent au point d'oublier les manières avec lesquelles vous devez traiter vos meilleurs clients, surtout lorsque ceux-ci sont propriétaires du lieu où vous travaillez?

Un silence de mort se fit soudainement au sein du café. Les clients assis autour avaient détourné la tête, coupant court à leurs conversations pour regarder ce qu'il se passait : le noé avait parlé à voix suffisement intelligible pour que celle-ci se répande dans tout le café, sans pour autant qu'il ait eu à crier comme un vulgaire roturier.
Tyki retira sa main lentement de l'épaule du jeune serveur, paniqué par les soudains propos du jeune homme. Il le fixa durant quelques secondes d'un regard dur avant de radoucir son regard doré, affichant un sourire charmant dénué de toute hostilité.

-Faites donc venir le gérant. Et reprenez votre service... ces gens -il désigna une table à laquelle des curieux les dévisageaient en toute indiscrétion- aimeraient probablement que vous leur apportiez leur commande, sans quoi ils auraient autre chose à faire que de nous regarder avec insistance.

Les parisiens, gênés par les mots du noé au haut de forme, se détournèrent de la scène, reprenant leurs discussions à voix basse. Un doux brouhaha s'éleva à nouveau du café tandis que le serveur s'en allait d'un pas pressé, croisait un homme d'un certain âge au crane chauve vêtu d'une redingote de soie, aux doigts couverts de chevalières en or massif. Les yeux bleus du gérant, monsieur Gildac, fusillèrent le jeune du regard lorsqu'il arriva à sa hauteur, avant que la moustache blanc immaculée du bonhomme ne s'étire sur un grand sourire adressé à Tyki.

-Mylord Mikk, comment-allez vous? Veuillez excuser le comportement de Stephane.. les jeunes font parfois des erreurs, parfois impardonnables, mais ils font des erreurs. Puis-je prendre vos manteaux?

Tyki échangea quelques politesses avec Gildac, le temps que celui-ci prenne les manteaux du petit groupe.

-Puis-je vous conduire au salon?

-Faites-donc, répondit Tyki.

L'homme conduisit les noés dans une pièce à l'étage, un somptueux salon aux meubles Louis XV et aux fauteuils de velours blanc à l'aspect impeccable. Une table ovale et des chaises sculptées les attendaient sagement, accompagnés de gâteaux, café, lait, friandises... à priori la table avait été préparée comme si la venue des noés avait été programmée à l'avance.

-Dois-je vous faire monter quelque chose?

-Non, ce que propose cette table sera suffisant. Merci de ne pas nous déranger avant que nous ne sonnions. Vous pouvez disposer.

Et le chauve s'inclina poliment, se retira par la porte en bois massif du salon, la referma d'abord avec douceur... avant d'achever les quelques centimètres qui séparaient le loquet de l'encadrement d'un coup sec.
Tyki offrit une chaise à Alma, insista pour en offrir une à Carmen, qui s'apprêtait à tirer celle-ci d'elle même. Laissant les Jasdavid s'affaler sur les fauteuils moelleux et souiller la table basse avec leurs bottes boueuses, le jeune homme enleva son haut de forme, laissant apparaitre à la lueur du chandelier aux 100 bougies des croix noires qui ornaient son front régulièrement, derrière quelques mèches rebelles, qu'il ne tarda point à relever à l'aide d'un serre tête discret. S'installant à son tour, il soupira de soulagement.*

-Bien bien... Carmen, peut être pourrais tu ouvrir le sujet qui nous intéresse pendant que nous sirotons un café?

[Les Jasdavid]

La petite troupe fut conduite dans une pièce située à l'étage du café et surtout à l'écart des Parisiens et autres touristes.

- J'avouerais que pour une fois Tyki a servi à quelque chose. Lança David qui s'affala sur un fauteuil.

De son côté Jasdero regardait d'un oeil douteux les diverses friandises disposées sur la table.

Tyki semblait en savoir long sur le pourquoi de leur venue ici en si grand nombre, ce n'était pas tous les jours qu'on décidait de réunir cinq Noés en même temps !

- J'imagine qu'on va enfin avoir l'immeeeeeeeeeeense honneur de connaître la raison de ces retouvailles chaleureuses ? Demanda le blond en relevant la tête après avoir défait ses bottes pour être d'autant plus à son aise qu'on lui avait déjà ôté son manteau qui l'encombrait.

Le brun ténébreux s'étira longuement, découvrant ses bras fins mais ne remarqua pas les joues légèrement rosies d'Alma...

La chaleur de la pièce, et pas seulement par le feu de la cheminée et de la centaine de bougies mais aussi par la beauté du mobilier, était fort appréciable et semblait apaiser quelque peu les deux lurons, ou encore les " jaseuses vides " comme les surnommait Tyki.

- Et en attendant que P'Tykiki et Carmen se décident à nous révéler le secret de notre réunion, Jasdero passe-moi le café.

[Alma Bozetti]

Alma eut un sourire bienveillant en entendant les paroles de ses amis, cependant...

- J'ai l'impression de crever de chaud ici, souffla-t-elle finalement.

En effet, ses joues étaient de plus en plus colorées, ce qui l'avait pourtant bien arrangé une minute plus tôt, lorsqu'elle avait rougi en regardant David s'étirer.

La blondinette retira sa veste et la posa sur le dossier de sa chaise. Son haut était un corset tout simple, d'un noir satiné, qui soulignait la finesse de sa silhouette. Un pendentif, petite ambre en forme de goutte d'eau sur une chaîne d'argent, pendait de son cou, rappelant un peu la teinte chaleureuse de ses yeux.

D'un geste distrait, la jeune Noé cala ses cheveux derrière ses oreilles puis attrapa du bout des doigts un sablé et le croqua en jetant un regard par la fenêtre, observant un pigeon s'envoler d'un toit voisin.

- J'avoue que je suis impatiente d'enfin connaître la raison de notre présence en ces lieux. Qui plus est, j'espère ne pas m'attarder plus que nécessaire dans cette pièce... lâcha l'italienne sans pourtant se tourner vers ses compagnons.

Il y a une odeur qui ne me plaît guère...

[Carmen Cartel]

Devant l'agacement grandissant des Jasdavid, Carmen hésita à les laisser ronger leur frein encore un moment avant de se reprendre : ils n'étaient pas rassemblés là pour brasser de l'air. Croisant les mains sur ses genoux, la jeune femme se pencha en avant et prit la parole :

- Bon, soyez attentifs : vous l'avez deviné, nous ne sommes pas rassemblés à Paris pour faire du tourisme ou le tour des cafés mondains. En fait, il se trouve que sous nos pieds tourne une fabrique d'akumas installée il y a peu, le gérant Gildac est d'ailleurs un partisant de notre Prince.
En effet, ce dernier se plaint constamment de devoir patienter un temps indéfinissable avant que les akumas n'accèdent à leur quatrième grade où ils atteignent une puissance potable, aussi nous a-t-il confié la tâche de trouver à nous cinq une solution efficace pour accélérer le processus d'évolution des akumas ou bien de littéralement trouver un moyen de les créer sans passer par les cases 0, 1, 2 et 3. Vous suivez ?

Sans attendre aucune réponse quelconque, Carmen poursuivit d'une voix fluide en se servant une tasse de café.

- Evidemment, de part notre nombre, nos pouvoirs, le Noé en nous, et la flopée d'akumas sous nos ordres, nous avons clairement l'avantage sur les exorcistes mais le Comte aimerait en finir rapidement avec cette vermine et c'est compréhensible. Mais quel autre choix avons-nous entre obéir aveuglément et se faire roussir le pelage si nous passons outre les directives ?

Carmen soupira et avala son café après y avoir rajouté une bonne dose de lait et de sucre roux, s'appuyant sur ses genoux, elle se releva avec flegme avant de déplisser sa tunique de laine blanche et rajuster sa ceinture autour de sa taille.

- Que la visite commence.

Aussitôt le somptueux salon aux allures nobles se changea soudainement en un long tunnel noir profond comme un abyme, et presque avant de s'habituer à la sensation de descente, le sol se raffermit soudainement sous les pieds des jeunes gens. Mais ce n'était plus leur salon privé et lumineux qui les entourait, mais une espèce de grotte lugubre et mal éclairée.
Dans le dos des cinq Noés intrigués, une voix caverneuse se fit entendre, résonnant de façon désagréable dans l'espace.

- Messieurs et mesdemoiselles, Descendants de Noé... soyez les bienvenus, fit le Skull à l'air morbide en leur désignant l'intérieur de la fabrique d'un large mouvement du bras.

On distinguait au fond de la grotte, un cercle d'énormes bocaux cylindriques de verre consolidé aux parois rebondies renfermant un formol vert translucide, couleur Innocence même, songea Carmen avec critique. Dans ce liquide insolite flottaient, recroquevillés que eux-mêmes, des foetus difformes de couleur blanchâtre, un par bocal.
En se rapprochant, les Noés constatèrent qu'au centre du cercle de bocaux, tous reliés entre eux par d'épais câbles noirs veinés de vert palpitant comme des artères, se trouvait un réceptacle de forme assez incongrue censé accueillir quelque chose d'assez petit, tenant dans la paume d'une main d'homme : un éventuel composant qui boosterait la croissance de ces monstres. Au dessus des bocaux, un générateur où les Skulls avaient réussis à mêler âme et tragédie alimentaient les créatures sous verre.

- C'est l'heure de secouer la boîte à idées, soupira Carmen.

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